Chap08 - Sous la Révolution

Sous la Révolution

14 juillet 1789, la prise de la Bastille, a sa répercussion dans la France entière. Elle parait à chacun comme le symbole de l'affranchissement du peuple... et pour certains le moment de lâcher la bride à tous leurs instincts.
C'est ainsi qu'enhardies par le succès des Parisiens, dès le 21 juillet, des bandes populaires se portèrent en foule aux magasins de blé de Tours et les pillèrent. Il en fut de même à Azay le Rideau ou une bande armée de fusils, hallebardes, brôches à rotir, couteaux de chasse, pistolets et bâtons a enlevé de force le blé entreposé chez les particuliers. Aprés quelques jours de méfaits cette bande fut arrêtée, conduite aux "prisons royaux" de Chinon où ils furent pendus le 6 août suivant !
La nouvelle des troubles d'Azay, jointe à celle d'émeutes semblables un peu partout, se répercuta de paroisse en paroisse grossissant sans cesse. On finit par parler "d'une armée de brigands qui mettaient les campagnes à feu et à sang !". Dans chaque commune, on sonne le tocsin, on s'assemble, on prend des mesures de défense qui accroissent encore la frayeur générale. C'est la "Grande Peur".
Cette Grande Peur, qui secoua si fort nos ancêtres se calma, faute de brigands, aussi vite qu'elle était apparue. Elle eut pour conséquence la formation, dans chaque paroisse, de gardes nationales constituées de tout citoyen en état de porter un fusil et chargées de réprimer les éventuels troubles.

Hormis ces troubles vite dissipés, en ce début de Révolution c'est l'euphorie qui règne, entretenue par les sages décrets pris par la Constituante : l'égalité des droits, la suppression de la féodalité, des corvées, des douanes intérieures étaient pour les gens du peuple des conquêtes importantes.
D'autres mesures administratives furent bien accueillies comme la division de la France en départements, districts, arrondissements, cantons et communes. Azay le Rideau se trouva ainsi à la tête d'un canton comprenant Cheillé, Villaines, Thilouze, Vallères, Saché et Lignières. St Benoit fut rattaché au canton de Rigny Ussé avec Rivarennes, Bréhémont et La Chapelle-aux-Naux. Chaque canton fut pourvu d'un juge de paix, élu par les habitants.

Aprés la suppression des titres de noblesse, la constituante voulut reformer le Clergé et créer une Eglise nationale, indépendante du Pape. D'aprés la loi, les prêtres devaient dorénavant étre élus par la population (sans discrimination de religion catholiques, protestants ou juifs) et sous peine de révocation prêter serment aux nouvelles institutions.
Ce fut un tollé général parmi les ecclésiastiques, même parmi les prêtres de campagne dont beaucoup étaient épris des idées nouvelles et avaient étaient jusqu'alors soutiens de la Révolution. Les fidèles se trouvèrent alors en présence de deux sortes de prêtres, ceux qui se soumirent les "assermentés" ou "jureurs" et les autres dits "insermentés" ou "réfractaires".

On devine les divisions que cette mesure amena dans les campagnes, surtout quand le réfractaire restait en place et continuait d'assurer les offices malgré la présence d'un assermenté !

Aussi dès le printemps 1791, l'ambiance se dégrade et la nervosité augmente surtout avec l'annonce de la fuite du roi. En 1792, c'est la guerre contre le Prusse et l'Autriche, la chute de la Monarchie et le 22 septembre la proclamation de la République ! 

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