La Restauration
La Restauration est, en même temps qu'un retour vers le passé, un retour au calme. Délivrés des pressions que représentaient les guerres d'Empire, l'agriculture et le commerce prospérèrent.
C'est aussi le temps où les nobles reprennent l'influence perdue en 1789.
D'abord sur le plan électoral, la loi exigeant de payer au moins 300 francs d'impôts pour être électeur et 1000 francs pour être éligible (ce qui amena une chose incroyable, jamais revue depuis, des gens demandant à payer plus d'impôts !).
Pour le canton d'Azay, il n'y eut ainsi que cinq électeurs, trois nobles : le marquis de Biencourt d'Azay, le comte de Puységur à St Benoit, le duc de Duras à Ussé, plus un négociant d'Azay et un riche propriétaire terrien.
Les Chastenet de Puységur étaient les châtelains de St Benoit. Ils habitaient Beugny et avaient des goûts littéraires ; le comte Jacques était directeur de la "Gazette de France" et sa femme Pauline, née de Charitte, écrivait des lettres qui étaient de petits chefs-d'oeuvre de finesse et de goût. Ils reconstruisirent Beugny en l'agrandissant et se livrèrent avec frénésie aux plaisirs des réceptions et de la chasse.
Un rude original que ce comte Jacques !
Non seulement il jouissait du singulier privilége "de pouvoir dormir debout fort tranquille sous le manteau de sa cheminée" mais, un jour, n'imagina-t-il pas de partir en pélerinage à Jérusalem, emmenant en plus de sa famille "et pour les récompenser", ses piqueurs, ses chevaux et les meilleurs de ses chiens ! Et une tradition locale ajoute qu'avant de mourir, il aurait exigé de son chef-piqueur, Blaise, la promesse de se faire enterrer plus tard à ses pieds !